Il y a un an, le 10 avril 2018, le Conseil municipal de Plailly autorisait à l’unanimité Monsieur le Maire à déposer auprès des services de l’Etat une demande d’interdiction de passage des poids lourds de plus de 3,5 T en traversée du village, sauf desserte locale.
Un an après, la demande a été déposée, mais les camions sont toujours là.
A l’occasion de cet « anniversaire », l’APEPP reprend ci-après un article publié par la SAFHEC, la Société des Amis des Forêts d’Halatte, Ermenonville et Chantilly.
D922, L’APPEL AUX CAMIONS…
« C’est nous passer par forêt c’est mieux, c’est beau… »
Voilà dans un fort accent slave les quelques mots prononcés par Dmitri, un chauffeur slovaque au volant de son immense camion-plateau-porte-voitures, bloqué en plein cœur de Plailly par des travaux de voiries, ce mardi 21 août 2018, alors que nous l’aidions à manœuvrer dans les rues étroites de notre beau village…
Depuis plus d’un an et demi, la majorité des Plélléens, des Mortifontains et des Wéziens (*) – et plus récemment les municipalités de Ver-sur-Launette et Ermenonville – faisons officiellement front commun contre le passage croissant des nombreux poids-lourds qui empruntent la D922 et traversent nos villages exempts de péage…
Cette mobilisation inédite est à mettre au crédit de deux associations : l’ADEW (*) et l’APEPP, cette dernière ayant été fondée en juin 2012, et membre du ROSO, le Regroupement des Organismes de Sauvegarde de l’Oise.
Pourquoi une telle situation ?
De par sa situation géographique, Plailly se trouve depuis toujours sur un axe majeur de passage. En effet, cet axe permet à de nombreux résidents du grand Ermenonville de rejoindre la mégapole parisienne et la plateforme aéroportuaire de Roissy CDG. Il permet également à nos compatriotes citadins – avides de la chlorophylle des sites forestiers du Sud de l’Oise – d’assurer leur va-et-vient du week-end…
Cependant, en raison de l’implantation économico-stratégique de nombreuses bases logistiques dans les périphéries val-d’oisienne (Survilliers / Fosses / Marly-la-Ville…), isarienne (Nanteuil-le-Haudouin…) et seine-et-marnaise, de la sur-fréquentation de l’autoroute A1 et de la cherté de son accès, des nationales D1016, 17… interdites, de l’utilisation exponentielle de systèmes de guidage de type GPS ou Galileo, l’axe plélléen est devenu malgré lui un boulevard de circulation de poids-lourds européens voire extra-européens…

L’accroissement de ce flux de poids-lourds dans le village s’est développé au même rythme que fleurissaient les entrepôts ici et là, augmentant considérablement le risque accidentogène.
Force est de constater aujourd’hui que le gabarit de ces camions n’est absolument pas adapté aux rues étroites du village, autrefois pavées et empruntées par des chevaux tirant charrette…
L’étroitesse des rues traversées et le comportement de certains chauffeurs engendrent nombre de désordres et d’incivilités en matière de circulation routière, des pollutions multiples ainsi que des nuisances supplémentaires dans la quiétude des déplacements de la petite et grande faune.
Alors pourquoi pas une déviation ?
Au changement de siècle, on pouvait recenser trois études distinctes sur le sujet, dont la première en sens « Ouest / Est », très vite déclarée « burlesque » de l’avis de tous les acteurs, avec son fameux « passage en viaduc au-dessus du dôme boisé de Montmélian »…
La seconde étude, quittant l’autoroute A1 au rond-point du péage de Saint-Witz par le Sud (entre D10 et D16 actuelles) pour rejoindre le très lointain « pavé d’Avesnes » de Mortefontaine, avait un temps eu la faveur de certains élus, considérant à juste titre l’opportunité de réaliser un programme complémentaire de zones d’activités… et d’ouvrir ainsi à terme les plaines Nord du Bois de Saint-Laurent à quelques idées de bâtisseurs voire d’industriels de la logistique… néanmoins, son coûteux « serpentin » évitant notamment la zone d’activités plélléenne déjà construite fut heureusement recalé…
Cependant, la troisième étude, avec à la base la projection d’un « barreau » de circulation d’environ 1,4 Km situé en Val-d’Oise, déviant Saint-Witz par le Nord et assis en parallèle de l’autoroute A1 sur un plateau argilo-calcaire en partie boisé, fut âprement discutée, puis déclinée en 3 solutions plélléennes, lesquelles furent présentées pour information publique en 2003 à la salle de spectacles « la Grange » de Plailly, sous l’autorité compétente d’élus municipaux et départementaux (une étude de quelques 80 K€ !) .
Le seul choix finalement retenu, et dépendant pour partie de la déviation de Saint-Witz, fut plusieurs fois retoqué pour cause de finances déjà exsangues, puis diminua comme « peau de chagrin » au fur et à mesure des analyses, lequel projet fini par ressembler en 2006 à une solution de l’extrême en plus maigrichon, certains ont dit « la moins pire », c’est-à-dire une emprise foncière et agricole moindre côté Oise (< 8 hct), un coût financier certes réduit du fait d’une jolie courbe ventripotente mise au régime sec, oubliant les passerelles, les bassins de rétention d’eau de pluie, les arbres fruitiers de bordure… et pour finir, un extravagant visuel en toute périphérie Nord-Ouest de Plailly (projet soutenu alors par le président du PNR OPF), lequel passage empruntait la route (D922) déjà très fréquentée, et passant sous d’autres fenêtres Plélléennes, séparant du village la belle propriété arborée du GFA Bertrandfosse avec un impact olfactif et sonore encore plus conséquent… pas vraiment une déviation, non… plutôt un énorme « aspirateur à camions » coupant non seulement les deux villages de Plailly et Mortefontaine, mais menaçant une zone essentielle d’échanges faunistiques dans les dépendances Ouest du grand Ermenonville déjà bien malmené !
Ce dernier projet en périphérie, finalement très critiqué de tous bords, et le précédent qui était pourtant presque abouti malgré sa structure d’ogre mangeur en espaces naturels et riches terres agricoles, ne purent fort heureusement aboutir en l’état, faute de financements publics des deux cotés, isarien et val-d’oisien !
Aujourd’hui, il y a urgence !
Parce qu’il est déjà bien tard face à cette actualité de transport de fret, de marchandises qui transitent par le Sud de l’Oise, ajoutée aux projets de proximité et au développement effréné de nouveaux entrepôts (alors même qu’il existe des entrepôts vides « à louer »…), de création de zones d’installations de stockage de déchets plus ou moins « inertes » (ISDI), de systèmes de traitement des déchets, notamment sur Vémars, Moussy-le-Neuf, Survilliers… et même bientôt sur le pourtour de l’aéroport de Roissy… et puis l’étude d’un gigantesque quatrième Terminal… le développement du « Grand Paris » ou d’autres projets tentaculaires tels « EuropaCity » autour de Gonesse, l’arrivée des Jeux Olympiques à Paris en 2024… une frénésie de développements franciliens encouragée par des « zélites » bien assis devant des « zélus » ravis qui prônent le bien-être des « zéros consommateurs » !
Pourtant, la solution existe déjà …
En 2017, l’APEPP s’est saisie de ce sujet majeur et préoccupant, en procédant à un comptage des poids-lourds traversant le village (comptage effectué du 3 au 4 octobre 2018), pour mobiliser les Plélléens sur la base d’une information exacte, de rencontres, de discussions, de tracts distribués dans toutes les rues et également dans les autres villages… autant d’informations relayées sur son site internet : www.apepp.fr.
L’APEPP identifia, et vérifia comme il se doit, un itinéraire de contournement déjà existant (D16, RN1104 puis RN2), à cheval entre le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne, tout à fait dimensionné pour le trafic poids-lourds.
Cet itinéraire de substitution, accessible dès aujourd’hui sans aucun travaux de génie civil, ne traverse aucun village, aucune zone forestière, et oriente la circulation vers des surfaces industrialisées ou artificialisées. En outre, il ne rallonge pas le temps de parcours.
Un comptage de forcenés dans les gaz et les reprises de vitesse fut finalement l’élément déclencheur dans la conscience de chacun, et monta alors jusqu’au niveau du Préfet de l’Oise… !

Camion de transport de voitures battant pavillon hongrois (cf. https://domservicekft.hu/)
A l’arrière-plan, le clocher de l’Église Saint-Martin de Plailly
Aujourd’hui, où en sommes-nous ?
L’ordonnance formelle sur ce dossier de déviation, et officialisée le 29 juin 2018 par Monsieur Francis Cloris, alors Sous-préfet de Senlis, au cours d’une réunion en Sous-préfecture, et ce, en présence de Messieurs Bascher et Woerth, des Maires, de la Gendarmerie, de la DDT… n’a pas encore été suivie d’effet, en raison du départ du Sous-préfet vers d’autres responsabilités… Depuis, le dossier n’a pas encore pu être présenté à son successeur, Monsieur Jean-Charles Géray… mais l’APEPP entend bien y remédier très prochainement !
C’est dans ce contexte, et sous l’impulsion de la municipalité Plélléenne, des associations impliquées, des Maires et élus de quatre autres villages concernés par la D922 en Sud de l’Oise dont Saint-Witz et la D10 associée, qu’il nous est permis de ranimer cette actualité dans ses moindres détails, afin de sensibiliser à nouveau nos responsables territoriaux et préfectoraux, et ainsi appréhender ensemble, avec confiance et rigueur, les futures rencontres face aux sommités régionales et municipales franciliennes concernées par la déviation existante… lesquelles ne manqueront pas d’être houleuses, des municipalités qui jusqu’alors s’opposent curieusement à une logique sécurisée de déplacements fret dont elles sont pourtant en grande partie pourvoyeuses !
Si cet autre combat pour le mieux vivre dans le
Sud de l’Oise et pour la Nature vous interpelle, n’hésitez pas à le faire
savoir auprès des mairies concernées, ou mieux encore, à pétitionner ou/et
rejoindre les associations impliquées dans cette délicate actualité.
Plélléens : habitants de Plailly
Wéziens : habitants de Saint Witz
Mortifontains : habitants de Mortefontaine
ADEW : Association de Défense Wezienne (créée à l’été 2004)
Lien vers la pétition contre la circulation des camions dans Plailly :
https://drive.google.com/open?id=1OprP2FKFLbAdbDGHIDOzA4R2DPipht5aHSgr1KQAOrY